Cet automne, un supermarché coopérative appelé La Louve ouvrira ses portes à Paris. Le 6 Septembre 2016, Aurélien Acquier et Alban Ouahab publient un article répondant à la question « Ce projet coopératif peut-il apporter des réponses aux enjeux de l’économie collaborative, souvent accusée de distribuer inéquitablement la valeur entre les plateformes d’intermédiation et leurs utilisateurs ? ». C’est à cet article que réagit Fabrice Flipo dans ce nouvel article paru sur le site The Conversation où il met en lumière l’incohérence du terme d’économie collaborative.
L’économie collaborative ou Sharing economy
« Collaboration » renvoie à l’idée de participation à l’élaboration d’une œuvre commune. Le « commun », c’est l’existence d’une co-activité et d’une co-obligation qui profitent à tous. L’économie collaborative désigne pourtant des entreprises comme Airbnb ou Uber qui se rémunèrent grassement sur les services qu’elles ont mis en place. L’expression relève donc plus de buzzword que de la réalité.
L’économie coopérative
A contrario, l’économie coopérative existe depuis le XIXème siècle, bien avant que les supports numériques et internet ne permettent la naissance de l’économie collaborative. Elle implique une organisation collective qui œuvre dans l’intérêt égal de tous les acteurs de son activité, à l’opposé de la concurrence et du profit personnel. Les pricipes du projet La Louve s’inscrivent dans cette optique. Plutôt que de se demander si La Louve risque d’évoluer comme “les autres” acteurs de l’économie collaborative, l’important est de dégonfler le buzz word et distinguer les différentes formes d’organisation, que l’on sache de quoi on parle.